- BAHAMAS (ARCHIPEL DES)
- BAHAMAS (ARCHIPEL DES)BAHAMAS ARCHIPEL DESSous administration britannique à partir de 1783, possédant un gouvernement autonome après 1964, les îles Bahamas sont indépendantes depuis 1973; leur population était estimée à 266 000 habitants en 1993.Situé de part et d’autre du tropique du Cancer au large de la Floride et au nord de Cuba, le très vaste archipel des Bahamas regroupe quatorze îles de grandeur inégale et trois mille écueils et îlots; il s’étire du nord-ouest au sud-est sur 1 000 kilomètres de longueur, mais ne couvre qu’une superficie de 13 935 kilomètres carrés.Le groupe d’îles qui compose l’archipel est réputé pour la sédimentation purement carbonatée de ses plates-formes bordées d’îles récifales, qui dominent de plusieurs milliers de mètres les fonds de l’Atlantique. Les sédimentologues américains en ont fait un véritable laboratoire naturel dont les observations ont été érigées, un peu hâtivement, en modèle. Les recherches n’ont pas épuisé l’intérêt de cette région, qui a montré que sous les tropiques, en l’absence d’apports terrigènes, la nature des sédiments qui se déposent dépend surtout de l’agitation locale: les sables et graviers bioclastiques entourent la frange de récifs coralliens et bordent les côtes au vent d’îles comme Andros. À l’abri de ces îles, la côte, très basse, est boueuse, puis la boue à coprolites d’invertébrés fait place à des faciès à pélites et agrégats, puis à des rides de sable oolithique vers les zones plus exposées de la plateforme. L’accumulation bioclastique des débris de la ceinture corallienne comme l’active sédimentation physico-chimique des zones centrales, profondes de quelques mètres, ont maintenu la plate-forme à fleur d’eau au cours de l’enfoncement de cette région de l’Atlantique. Aussi cette active subsidence, compensée au niveau des anciens hauts-fonds, n’a-t-elle cessé depuis le Crétacé d’exagérer la dénivellation entre le fond de l’océan et le sommet des plates-formes, dénivellation qui atteint 5 000 mètres. Le relief actuel explique que les sédiments d’origine périlittorale, balayés par les courants de marée, glissent rapidement vers les plaines océaniques dès qu’ils passent par-dessus le rebord. Cette alimentation des zones profondes en particules allochtones, en parfait désaccord écologique avec le milieu de sédimentation définitive, aide à comprendre la sédimentation complexe des anciens bassins de flysch.On a également mis en évidence la dolomitisation de sédiments carbonatés récents à la périphérie des îles basses. Cette dolomitisation littorale semble un bon exemple de dolomitisation secondaire, où le magnésium peut provenir soit de l’eau de mer par pompage dû à l’évaporation des zones émergées, soit d’un enrichissement biochimique par l’intermédiaire des poussières de stromatolites détruits à chaque saison sèche. Ces derniers sont, en effet, parmi les premiers à avoir été observés en milieu marin: ils forment des édifices globuleux dans la zone infratidale et dans la zone intertidale des marais côtiers; ils constituent des tapis piégeant les particules sédimentaires. Le fond des lacs temporaires de l’île d’Andros porte également des stromatolites en tapis et en dômes, mais ceux-ci sont du type calcifié qui caractérise actuellement les eaux douces.Une telle diversité de phénomènes sédimentologiques et écologiques aux portes des États-Unis ne pouvait qu’encourager la formation d’une importante école de chercheurs dans ce domaine. L’action conjuguée des universités et des sociétés de recherche pétrolière a permis d’en tirer le meilleur parti.Basses et plates, les Bahamas bénéficient d’un climat tropical maritime assez sec et très ensoleillé et sont bordées d’étendues infinies de plages et de fonds marins d’une grande beauté; elles sont devenues un des hauts lieux du tourisme international.La clientèle potentielle considérable du nord-est des États-Unis et du Canada ainsi que la saturation de la Floride toute proche ont permis l’essor spectaculaire d’une activité touristique déjà ancienne. En 1992, les recettes touristiques s’élevaient à 1 185 000 000 de dollars. Cette activité se concentre à New Providence et à Grand Bahama; mais les autres îles s’équipent. Le tourisme et une législation fiscale libérale ont entraîné le développement d’industries de biens de consommation et même d’industries lourdes (cimenterie, raffinerie de pétrole). Complexe touristique, commercial, industriel organisé autour du port franc, Freeport, Grand Bahama est devenu l’un des centres les plus dynamiques de l’archipel (la population de l’île est passée de 4 000 à 41 000 habitants de 1953 à 1990). Le niveau de vie des Bahamiens est l’un des plus élevés des Antilles (25 000 dollars par ménage d’une taille moyenne de 3,7 personnes en 1992).
Encyclopédie Universelle. 2012.